L’identification des individus par Wi-Fi, un système expérimental inquiétant pour les libertés fondamentales ?
L’identification humaine joue un rôle important dans les relations cybernétiques de nos jours. C’est pourquoi des méthodes d’identification ont sans cesse été proposées comme des systèmes de reconnaissance faciale, digitale, visuelle, et vocale. Des chercheurs chinois ont mis en place une méthode originale d’identification des personnes via le protocole Wifi. Ne restant qu’une expérimentation pour le moment, ce procédé pourrait bien donner des idées aux industriels et pouvoirs étatiques.
De quoi s’agit-il ?
Des chercheurs d’une université polytechnique au nord-ouest de la Chine ont, mis au point un dispositif expérimental qui crée un système de reconnaissance d’individu. À partir des interférences circonscrites, ils relèvent des caractéristiques physiologiques et comportementales des personnes en utilisant la technologie Wifi. À travers un dispositif installé dans une maison, ils ont procédé à l’extraction de données et identifiés les 9 étudiants volontaires qui effectuaient des passages répétitifs dans la maison. Les données portant sur leurs démarches et physiologies étaient relevées par les signaux de l’émetteur Wifi et enregistrées sur un ordinateur.
L’identification est-elle réellement « indoor » ?
Quoiqu’il reste une expérimentation, ce test ne demeure pas moins inquiétant en ce qui concerne l’encadrement du droit au respect à la vie privée issu de l’article 9 du code civil. En effet, le wifi peut s’étendre à des centaines des mètres et peut être ouvert à tout le monde. Le système permet donc d’identifier non seulement les personnes présentes à l’intérieur de la maison mais également les personnes situées à l’extérieur. Les premiers résultats de l’expérimentation sont plutôt encourageant puisque le taux de réussite atteint un niveau de 92%.
Une expérience à succès qui pourrait s’avérer redoutable à l’avenir
Cette nouvelle forme d’identification pourrait à l’avenir connaitre un grand nombre de contentieux juridiques. Le dispositif pourrait aller l’encontre des droits et principes garantis par la loi relative à l’informatique aux fichiers et aux libertés de 1978. Selon l’article 2 de la loi, constitue une donnée à caractère personnel « toute information relative à une personne physique identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres ».
Dans le cas d’espèce, les chercheurs reposent leur expérimentation sur l’extraction des traits physiologiques et comportementaux permettant bien d’identifier les personnes et rend donc la loi sur les données personnelles applicable. Dans le cas d’une application commerciale du dispositif il est nécessaire de rester vigilant sur l’application du droit des personnes et notamment sur le consentement apporté par les personnes concernées au traitement de leur données personnelles.